Max le Chinois (Alessi)

« Max le Chinois,malgré les apparences, c’est une passoire. Et tout l’intérêt de ce projet, c’est le « malgré les apparences ». Mon sujet, avec Max le Chinois pour Alessi, visait à anoblir les gestes quotidiens.

Et un des objets les plus laids dans la cuisine – ou les plus « rien » –, c’est la passoire. L’objet que l’on cache sous l’évier. L’objet pas beau avec lequel on passe la salade, les spaghettis ou je ne sais quoi. Je me suis dit : « C’est vraiment le bon exemple de l’objet à anoblir. J’en ai fait une sorte de vase, de calice, de… casque de Mérovingien et j’ai mis des pieds dorés. C’était justement l’alliage de l’inox, de l’argent et du doré qui mettait en évidence le côté paradoxalement luxueux. Je voulais que tout serve, jusqu’aux petits trous par lesquels passe l’eau qui montrent des petits visages souriants, pour indiquer qu’il y a une distance, que ça n’est pas fait sérieusement, que c’est juste un prétexte pour parler d’autre chose, et que même les petits trous de la passoire vous parlent et vous racontent autre chose.» Ph.S